Quelle est la situation économique du Bas-Saint-Laurent au sortir de la pandémie ?

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L’Institut de recherche en économie contemporaine a analysé la situation économique de la région du Bas-Saint-Laurent. Ces documents visent à permettre d’avoir un portrait de la situation socio-économique régionale au sortir de la pandémie.

Le territoire du Bas-Saint-Laurent est toujours grandement dévitalisé et l’indice de développement économique du Bas-Saint-Laurent demeure inférieur à celui du Québec, apprend-on. Quatre communautés sur 10 sont en voie de dévitalisation.

Aussi, un paradoxe s’est installé entre les emplois à la hausse et le taux d’activité qui reste inférieur. « La région a gagné des emplois, mais son taux d’activité est inférieur à celui du Québec. C’est un problème, il y a moins de monde qui participe au marché du travail, dans ce cas-ci c’est lié à la pyramide des âges. Il y a beaucoup de gens qui ont quitté le marché du travail », a précisé Robert Laplante, directeur de l’IREC.

Le nombre d’emplois au Bas-Saint-Laurent est passé de 88 300 avant la pandémie (février 2020) à 88 900 aujourd’hui (mars 2022) pour un gain net de 600 emplois.

Main-d’œuvre

Le renouvellement de la main-d’œuvre au Bas-Saint-Laurent est négatif et suit une tendance à la baisse. En effet, en 2020, pour 100 citoyens de 55 à 64 ans sur son territoire, le Bas-Saint-Laurent comptait 54,2 personnes de 20-29 ans, ce qui accélérera sa dévitalisation.

Si quelques indicateurs sont favorables, comme le fameux retour en région des gens de la ville qui est constaté dans plusieurs municipalités, ce n’est pas suffisant, selon M. Laplante. « En dépit de l’enthousiasme que suscitent les retours en région, c’est un effet qui n’est pas à la hauteur pour corriger un déficit structurel de cette ampleur-là. Les gens qui s’imaginent que c’est avec ça qu’on règle la situation démographique et qu’on règle la pénurie de main-d’œuvre s’illusionnent », indique M. Laplante.

Pénurie et rareté

Quant aux phénomènes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre, M. Laplante les distingue bien, car il faut agir différemment selon ce qui s’applique. « La rareté de main-d’œuvre, c’est par exemple de la difficulté à trouver un plombier dans une entreprise parce qu’elle ne paye pas bien ou offre de mauvaises conditions de travail. Ce sont des facteurs sur lesquels l’économie agit. La pénurie de main-d’œuvre c’est un facteur démographique qui met en cause les personnes physiques. Il n’y a juste pas de monde. Pour régler un problème de pénurie, ça prend une politique de population », conclut-il.